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Un exemple : Au Brésil, le port industriel de Suape est une zone de non droits

Publié le 01.02.2018| Mis à jour le 05.01.2022

Depuis 1975, les ONG brésiliennes se battent contre la construction puis l’extension du complexe industriel portuaire de Suape, devenue une zone de non droits. Retour sur ce cas d’école


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L’histoire commence il y a plus de 40 ans. L’Etat de Penambuco donne son feu vert à la construction d’un complexe industriel situé sur les communes de Cabo de Santo Agostinho et d’Ipojuca, à une quarantaine de kilomètres de Recife. Des premières études dénoncent la dégradation de deux éco-systèmes : les Mangroves et les coraux, et les violations en série des droits des populations.

Pourtant, une extension est envisagée dès 1990. Elle est conduite tambour battant à partir de 2000.

Près d’une famille sur deux est expropriée

3 000 des 6 800 familles – pêcheurs et artisans principalement – ont été ex-pulsées sans proposition de nouvelles re-localisations.

Les familles qui ont pu rester sur place n’ont pas été épargnées : elles vivent sous la pression constante des entreprises qui ont investi dans le complexe industriel. Ces dernières utilisent tous les moyens pour les inciter à partir : elles les privent d’accès à leurs zones de pêche traditionnelles ou leur dérobent leurs équipements.

Les femmes sont les plus affectées

Les femmes, qui pratiquaient la collecte de crustacés et de mollusques, ont été les plus affectées. L’arrivée de 40 000 personnes, venues de tout le pays pour travailler d’abord sur le chantier puis ensuite pour ce complexe, a transformé la région en proie à de multiples violences (prostitution, viols, enlèvements…).

Rosimere Nery Pixote est membre de l’ONG brésilienne Fase (https://fase.org.br/en/), partenaire du CCFD-Terre Solidaire. Elle dénonce la situation :
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« Malgré l’accumulation de preuves faisant état de multiples violations en matière de droits de l’homme, ni les entreprises, ni L’État de Penambuco qui reçoit des financements du programme national d’accélération de la croissance (PACI), n’ont changé quoi que ce soit. »

Selon elle, aucun effort n’a été fait pour limiter les nuisances sur l’environnement ou sur la santé des populations, ni pour informer les habitants des dangers. Pire encore, une nouvelle raffinerie devrait voir le jour et un gazoduc est lui aussi en construction.

« Les procédures extra-judiciaires ne suffisent pas »

Excédée par l’absence de réaction, Fase, fondatrice d’une coordination d’ONG locales, a décidé de prendre le taureau par les cornes : un forum ouvert au public a été organisé pour inciter les populations concernées à faire valoir leurs droits.

Rosimere Nery Pixote ajoute :

« Parallèlement, nous avons déposé une plainte devant le point de contact national de l’OCDE contre l’entreprise néerlandaise Van Oord, qui effectue des drainages et détruit les coraux. »

Cette procédure extra-judicaire auprès du point de contact national de l’OCDE est en cours. Elle a pour objectif d’inciter les parties prenantes à trouver un compromis et à régler leur conflit à l’amiable.

« Mais elle ne sera pas suffisante pour permettre aux populations spoliées de retrouver leur dignité. Seule une réglementation contraignante nous permettra d’atteindre notre but », clame Rosimere Nery Pixote.

Laurence Estival

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Retrouvez l’ensemble des témoignages des victimes des multinationales sur notre carte interactive :

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